Rav Oury Cherki
Le mois d’Eloul - mois du repentir
Une lettre aux Noahides
Publié sur le site du Centre Noachide Mondial
Le mois d’Eloul est consacré à la Techouva, au repentir. Nous nous repentons de nos pêchés, de toutes les situations où nous avons échoué, mais ce n’est pas toute l'envergure de la Techouva. Car même sans faute, ce mois possède une nature de pulsion provenant des profondeurs de l’homme, le poussant à revenir (la racine du mot Techouva signifie le retour) à la Source de toute vie, à revenir à Dieu.
D’une certaine manière, le repentir de nos fautes durant ce mois n’est qu’un prétexte pour nous donner l’occasion de rencontrer l’Eternel. Car même pour celui qui n’a pas fauté - il y a une opportunité de rencontrer l’Eternel et d’exprimer la nostalgie de l’attachement à Lui.
Il y a un moment propice au repentir: la fin. A la fin de toute phase, à l’heure de conclure, il est bon faire une introspection et se repentir. A la fin de la journée avant de dormir, à la fin de la semaine avant l’entrée du Chabbat, à la fin du mois à la veille de Roch ‘Hodech – jour qui est significativement appelé dans le calendrier hébraïque "Yom Kippour Katan", "petit jour d’expiation" – ainsi que, bien entendu, à la fin de l’année. Quotidien, hebdomadaire, mensuel et annuel. Ces moments éveillent l’individu à l’introspection et au retour à Dieu.
Si ce processus a inévitablement un aspect affligeant, engendré par le rappel des fautes passées, du mal qui est en nous, le repentir devrait toutefois surtout être source d’une grande joie: la chance de tout réparer nous est donnée!
Le repentir expie toutes les fautes.
Le repentir (Techouva) est un acte de la volonté. Si jusque là je voulais le mal, je cesse de vouloir le mal et désire dès à présent le bien. Le repentir est finalement quelque chose de relativement facile à faire. Il est composé de trois éléments qui ne prennent que peu de temps à être mis en œuvre:
- Regretter ce qui a été fait
- Prendre sur soi de ne pas reproduire la faute dans le futur
- Aveu: la faute doit être explicitée oralement devant Dieu.
Cela suffit pour effacer la faute. Comment est-ce possible que ce soit si facile de modifier le destin de l’homme? La raison est que l’homme est bon de nature. Ainsi, lorsqu’il faute, il n’est pour ainsi dire pas lui-même. A l’inverse, lorsqu’il se repentit, il revient à lui, à sa volonté originelle et son âme, sa force vitale, s’intensifie.
Si la faute est effacée, pourquoi l’expiation est-elle également nécessaire? En effet, s’il existe des fautes qui sont expiées par le simple repentir, d’autres requièrent un sacrifice expiatoire. Certaines nécessitent même les souffrances, alors que pour d’autres seule la mort amène l’expiation.
L’expiation (Kapara) est, selon le judaïsme, secondaire. Qu’il y ait expiation ou non, dans tous les cas le repentir est accepté.
Le rôle de l’expiation est de combler la lacune dans le monde qu’a introduit le pêché. Si une personne a fauté, il y a une marche à suivre pour obtenir l’expiation. Mais pour cela, il faut avant tout s’être repentit. Le repentir est l’essentiel, et il est nécessaire à l’expiation. L’inverse n’est pas le cas: si les circonstances ne permettent pas d’obtenir l’expiation, le repentir est néanmoins accepté et l’individu est aimé de l’Eternel.
Ce cadeau précieux nous a été donné particulièrement en ces jours du mois d’Eloul, où le désir naturel de l’âme envers son Créateur est intense. Ce sont les premiers jours de l’automne où le monde visible va en s’amenuisant permettant au monde intérieur de se dévoiler.
Heureux sommes-nous d’avoir reçu ces jours de repentir afin de réparer nos fautes.
Chalom et Chana Tova aux noachides du monde entier.