Rav Oury Cherki

Pin’has - Sacrifices et Sephirot

Publié sur le site du Centre Noachide Mondial.



L’ordre des sacrifices saisonniers rapporté dans notre paracha est précis jusqu’au dernier petit détail. Il est important d’en comprendre la signification.

Chaque jour sont sacrifiés au Temple deux agneaux, le premier à l’aube et le second au crépuscule, mettant en évidence l’éternité du lien entre Israël et Dieu. Ce qui est vrai le matin l’est aussi en fin de journée : « Parce que Moi, Eternel, Je ne change pas, vous aussi, enfants de Jacob, n’avez pas été anéantis » (Mal. 3, 6).

Le jour du Chabbat s’ajoutent à cela deux autres agneaux, représentant l’âme supplémentaire dont nous jouissons en ce jour.

Lors de la néoménie (roch ‘hodech), deux taureaux représentent la force reproductrice de la nouvelle lune qui vient s’ajouter à la force du mois passé, un bélier pour la puissance, et les agneaux, au nombre symbolique de sept, représentent la sainteté du temps, qui se renouvelle à la nouvelle lune. Un bouc est amené en repentir pour réparer la réalité défectueuse du monde en évolution.

A Pessa’h, chaque jour sont apportés les mêmes sacrifices qu’à la néoménie, le mois de Nissan étant le premier mois de l’année au même titre que la néoménie est le premier jour du mois.

A Chavouot est apporté le même sacrifice avec un supplément, rapporté dans la paracha Emor (Lév. 23, 18), de sept agneaux, deux béliers et un taureau, ainsi qu’un bouc et des béliers de rémunération. Ce supplément symbolise la double direction du service de ce jour où ont été réunis les mondes supérieur et inférieur, à l’occasion du don de la Thora.

Les sacrifices de Roch Hachana, Yom Kippour et Chemini Atseret diffèrent des autres fêtes : un taureau, un bélier, sept agneaux et un bouc représentent la pensée originelle, précédée d’aucune autre pensée, c’est pourquoi un n’y a qu’un seul taureau.

A Souccot, en plus des 70 taureaux d’expiation pour les 70 nations, les béliers et les agneaux sont doublés, indiquant que la fête de souccot porte en elle un certain supplément d’âme, doublée, par rapport aux autres fêtes.

L’ordre des sacrifices correspond aux dix sephirot :

Le sacrifice quotidien, simple, représente l’abondance perpétuelle provenant de l’Eternel, correspond à la sephira de kether (couronne).

Le sacrifice ajouté à Chabbat (moussaf), jour marquant la Création du Monde, correspond à la ‘hokhma (sagesse), avec laquelle le Saint béni soit-Il a créé le monde.

Le supplément de la néoménie, rappelant le renouvellement permanent, correspond à la bina (compréhension) – aussi appelée « ligne verte renouvelant le temps », est la racine du renouvellement du temps par laquelle Israël peut sanctifier le temps.

Les autres fêtes qui ont été révélées au cours de l’Histoire lors de la sortie d’Egypte correspondent aux sept sephirot dites de construction :

Le premier jour de Pessa’h : ‘hessed (générosité), où le peuple d’Israël est sorti d’Egypte sans considerer son merite.

Le septième jour de Pessa’h : guevoura (force), où les Egyptiens ont été jugés.

Chavouot : tiph’ereth (beauté), pour laquelle ont dit nos sages « tiph’eret – c’est le don de la Thora » (TB Berakhot 58a).

Roch Hachana : netsa’h (éternité), où se dévoile l’éternité de la royauté de Dieu.

Yom kippour : hod (gloire), où le service est réalisé par le Grand-Prêtre, correspondant à la sephira de hod.

Souccot : yessod (fondation), où le réparation de l’alliance est réalisée par la « sim’hat beit hashoeva » (« réjouissance du lieu de puisage »).

Enfin, Sim’hat Thora correspond à la malkhout (royauté), où le peuple d’Israël béni le Roi.

Voici l’ordre apparent par lequel l’Eternel règne sur le monde révélé à travers le temps et les sacrifices.