Rav Oury Cherki
Devarim - Réparation des nations
Publié sur le site du Centre Noachide Mondial.
Bien que les Lois de la Thora émanent de la Parole divine, elles n’ont pas été données sur fond vierge mais bien dans un contexte historique donné, celui du peuple d’Israël au sein de l’humanité: le commandement de se souvenir de la sortie d’Egypte nécessite la connaissance de ce que représente l’Egypte ; le commandement du divorce suppose l’existence de l’écriture ; le commandement du lévirat suppose l’existence d’une telle coutume antérieure au don de la Thora (commentaire de Nachmanide sur la Thora), etc.
A la fin du livre des Nombres le peuple juif reçoit l’ordonnance de ne pas suivre les coutumes de l’époque en vigueur dans sa région – à savoir d’être frappé d’amende non seulement en cas de blessure causée à un organe, mais aussi en cas de meurtre (comme figurant dans le code de Hammourabi): « Vous n’accepterez point de rançon pour la vie d’un meurtrier, s’il est coupable et digne de mort: il faut qu’il meure » (Nom. 35, 31).
La Thora s’adapte au niveau éthique des peuples, l’adoucit et l’élève pour les amener vers la sainteté. Ce fut le cas dans l’antiquité (voir rav AIH Kook, Eder Hayakar, pp. 42-3) et ça sera le cas dans le futur, lorsque s’ouvrira à Jérusalem un centre dont la mission sera de guider les peuples aux ajustements nécessaires à leur héritage religieux et politique, les réparer et les élever dans la sainteté. C’est ce qu’écrit le rav Kook (épitre 871) s’appuyant sur le Talmud (TB Meguila 6a), que viendra un jour où les princes de Juda enseigneront la Thora dans les théâtres et les cirques des nations.
L’exigence de nombreux Enfants de Noé de nos jours de recevoir l’enseignement des sages d’Israël s’insère parfaitement dans cette source du Talmud.